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Comment valoriser les surplus de produits ?

Circouleur a créé la filière de recyclage de la peinture en France.

 


Cette semaine, nous avons rencontré Maïlys Grau, la fondatrice de Circouleur, la start-up qui a créé la filière de recyclage des peintures en France.

Que vous soyez professionnel ou particulier, avez-vous déjà visé juste dans des travaux de peintures ou trouvez les pots qui équivalent exactement à la bonne quantité ? D’après Maïlys, ce sont 35 000 tonnes de déchets peinture qui pourraient être recyclées chaque année et qui ne le sont pas.
À ce jour, ces peintures finissent, pour l’ensemble, en incinération à des fin de valorisation énergétique. Au delà de la faible efficacité de la démarche, car l’incinération en revient parfois à brûler de l’eau, les impacts négatifs de l’incinération sont nombreux : mâchefers (résidus solides), fumés (résidus d’épuration). Dans certains pays, comme en Amérique du Nord, les déchets de peintures sont aussi enfouis ce qui va causer une pollution des sols et des eaux car la durée de vie et qualité des liners censés retenir les déchets dans des zones précises, est insuffisante.

En prenant exemple sur le Québec qui est l’une des premières régions à avoir créée une filière de recyclage pour la peinture, Maïlys Grau a donc lancé Circouleur en 2015 et créé la filière en France.

Pourquoi personne n’y était pas allée plus tôt ? Selon la chef d’entreprise, « Les fabricants avaient leur business qui marchait bien, donc ils n’avaient pas envie n’y intérêt à y aller. »

 

« Personne ne s’était lancé dedans jusqu’à maintenant, alors que la technologie existait. »

 

 

La collecte des peintures existe en France et est supportée aussi bien par les déchetteries publiques (pour les particuliers) que par les déchetteries ou structures privées de la gestion des déchets (pour les professionnels). Néanmoins, bien que certaines de ces structures se présentent comme « industriels du recyclage », pour la peinture la collecte aboutie à de la valorisation énergétique et non du recyclage.

Maïlys s’appuie sur ce réseau d’acteurs de la collecte déjà existants pour récupérer les peintures pouvant être recyclées, et se positionner, elle, sur l’exutoire, c’est à dire la valorisation.

 

 

Circouleur, en récupérant les déchets de peintures des particuliers et industriels collectées dans les déchetteries et chez les industriels, propose une peinture acrylique pour professionnels et grand public, en tout point identique à des peintures ordinaires. « Si on ne vous disait pas qu’elle était recyclée, vous ne le sauriez pas. », nous dit-elle.

Ces peintures sont notées A+ sur les COV, elles sont faciles d’utilisation et existent en 15 couleurs tendances. Jusque là donc, tout ce que l’on attend d’une peinture dite ordinaire (hormis les COV, malheureusement…).

 

« Proposer un produit moins cher, c’est d’autant plus possible grâce à l’économie circulaire. »

 

Mais la valeur ajoutée de Circouleur va au delà et se différencie sur le contenu : ces peintures sont composées à 70% (minimum) de peintures recyclées et sont vendues à un prix équitable. Car selon Maïlys, un produit plus vert n’a pas à être plus cher, et elle nous prouve que c’est possible !

La circularité n’est pas intégrée uniquement au contenu mais également à l’ensemble des emballages, packagings et support de communications qui sont 100% recyclés et/ou recyclable, grâce à une démarche d’éco-conception.

Concernant les impacts négatifs qui pourraient-être générés par le recyclage, il faut savoir que la valorisation matière de ce gisement ne nécessite aucune transformation à haute température ni de procédé très énergivore : tout se joue sur le savoir-faire et un mélange manuel, pour garantir que le recyclage est intéressant d’un point de vue économique ET environnemental.

En plus de nous présenter le produit, la fondatrice nous parle de la naissance et de l’évolution du projet, en nous partageant les étapes clefs dans le développement du projet et son positionnement sur le marché.

 

 

Ingénieure de formation originaire de Blanquefort, à quelques kilomètres de Bordeaux, Maïlys est passée par l’étude réglementaire avec un cabinet d’avocat, une étude des tendances avec un cabinet de tendances, et par des discussions avec le Ministère de l’Environnement grâce à l’Institut de l’économie circulaire.
Pour l’accompagnement ce sont 3 incubateurs qui l’ont accueillie : Unitec, Technowest et la Ruche. Elle a aussi gagné le concours « Les audacieuses » un concours de femmes entrepreneurs.

Et pour aller encore plus loin dans la démarche et l’innovation, une fois que la solution pour l’exutoire sera viable, elle pourra se pencher sur la collecte avec le lancement de chantiers zéro déchets.

Démarrée fin 2015, la start-up compte aujourd’hui 5 collaborateurs (hors production, qui est pour le moment sous-traitée) et a officialisé le 5 juillet la commercialisation de ses peintures au Brico E.Leclerc de SaintMédard-en-Jalles.

 

L’économie circulaire pour Maïlys, qu’est-ce-que c’est ?

« La solution à beaucoup de problèmes environnementaux auxquels on fait face aujourd’hui, ainsi qu’une énorme opportunité d’entrepreneuriat pour créer de la valeur ajoutée. »

 

 

 

 

 

Ses conseils pour entreprendre :

1Faire fit de toutes les barrières que l’ont connait, qu’elle soit financière ou techniques, pour les faire sauter.

2Ne pas hésiter à se faire accompagner par les structures qui existent, et elles sont nombreuses en France.

 

Vous pouvez rendre visite à Maïlys et aux équipes Circouleur à l’Ecoparc de Bordeaux Blanquefort ou la contacter sur LinkedIn.

 

Bonne écoute à tous du podcast, et n’hésitez pas à nous partager vos commentaires et retours.

 

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