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Comment permettre aux entreprises de s’auto-financer ?

Le confinement a provoqué de grosses difficultés économiques et même si l’Etat a mis en place un large système de prêt garanti, la question du financement de la trésorerie entre entreprises reste clé dans cette période incertaine. Peut-être avez-vous déjà entendu parlé du WIR, une monnaie complémentaire inter-entreprise qui existe depuis plus de 100 ans, celle-ci permet aux entreprises d’apporter de nouvelles facilités de trésorerie. C’est en appliquant ce principe que Arthur Bard et Samuel Cohen ont créé en 2015 France Barter.

Mais qu’est-ce que c’est ? C’est une plateforme gratuite, qui permet aux entreprises de faire des économies de trésorerie en remplaçant des achats par des échanges. Cette marketplace créée en 2015, permet de faciliter des échanges multilatéraux, via une unité de compte, le Barter euros. France Barter se rémunère en prenant 5 % du montant de chaque échange en euros. Si cela existe en France depuis 2015, ce système de « troc » s’est développé en Suisse il y a près de 100 ans avec la création de la monnaie WIR. C’est une création ingénieuse d’entrepreneurs qui sert aux entreprises à garantir l’accès à des liquidités. Aujourd’hui, 50 000 PME suisses, soit 1/5 de la globalité des entreprises suisses sont actives dans ce réseau.

France Barter, un outil d’optimisation d’actifs pour les sociétés.

Après avoir travaillé sur des opérations de compensation par achat, Arthur Bard s’est inspiré du modèle suisse pour monter France Barter en 2015, avec son associé Samuel Cohen. Selon lui, la mécanique du système Barter c’est un réseau « d’entreprises qui se financent entre elles ». Jusqu’à présent, beaucoup d’entreprises de petite taille et PME étaient plus enclins à participer à cet échange de services. C’est un réseau d’entraide, souvent local, qui attire beaucoup d’entreprises. 80 % des échanges se font d’ailleurs localement. Le fait de se financer entre entreprises sans le besoin d’une banque est un atout indéniable. Avec la crise sanitaire de 2020, de plus en plus grands groupes rejoignent ce mouvement et participent aussi à ce système de compensation. On estime que le montant de ce type de transactions s’élève aujourd’hui à 12 milliards au niveau mondial.

« Comment peut-on faire mieux avec ce qu’on a déjà ? »

C’est le leitmotiv d’Arthur Bard et son équipe. Les entreprises ont à la fois des actifs inutilisés et ont du mal à financer leur activité en fonds de roulement. Elles se limitent pourtant à proposer seulement certains services. En effet, ces dernières années, les démarches d’écologie industrielle ou d’économie circulaire se concentrent souvent sur le déchet. France Barter les aide à ne pas se limiter à ces ressources et à utiliser tout ce qu’elles ont à disposition. Par exemple, les espaces de stockage, comme le propose aussi Space Fill, sont souvent des atouts négligés. Plus récemment, des clients comme des CCI ou des réseaux d’entreprises échangent leurs services. France Barter a même intégré une association d’agriculteurs, agri-echange.org, qui leur permet de s’échanger leurs outils de production. France Barter est donc un outil qui facilite la multiplicité et la diversité des échanges, en marge des transactions monétaires classiques.

Encore merci Arthur pour ton temps et bonne route à France Barter.

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