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Comment recréer des lieux de vie au cœur des villes à travers la gestion des biodéchets ?

Dans ce nouvel épisode du podcast activer l’économie circulaire nous parlons de biodéchets, de poules et d’urbanisme.

 

Depuis de nombreuses années Aurélie Deroo est passionnée par les phénomènes sociologiques et comment l’architecture et l’urbanisme participent à l’évolution des sociétés et à refléter ces évolutions. C’est donc assez naturellement qu’Aurélie se tourne vers une formation d’architecte d’intérieur et de designer avec l’envie de : « Faire de se métier, le design, un métier où l’on peut changer les choses, les modes de vie, en concevant différemment. ».

Suite à quoi elle étudiera pendant plusieurs mois le sujet et les projets de reconstruction de la biodiversité sur les plateformes pétrolière en réhabilitation, avant de travailler dans le luxe en tant que designer.

 

Après avoir expérimenté ces différents univers, et leurs limites, et inspirée par l’architecte Michel Foucault ainsi que la Nature qui l’entoure, elle se lance dans une nouvelle aventure. En 2016, elle participe au concours « jardins, jardin » pour construire le jardin de demain lors duquel elle se rend vite compte que l’animal n’a plus sa place dans les jardins, et dans les villes.

« Il y a des animaux qui ont des vertus intéressantes : le mouton avec l’éco-pâturage, les abeilles et leur fonction de pollinisateurs ou les poules qui participent à valoriser les bio-déchets.».

Elle a voulu aussi redonner vie aux kiosques à musique d’antan qui étaient des lieux de vie, de rencontres… et souhaite ainsi recréer des lieux de vie où on a « un prétexte » à se retrouver.

C’est ainsi qu’Aurélie créée Cocottarium.

Cocottarium c’est un mélange entre le poulailler et le kiosque à musique. Cocottarium est installé au cœur des villes, à destination des habitants, des salariés, des citoyens…  Cocottarium c’est un moyen de se rencontrer, de découvrir les poules, de discuter, de valoriser ses biodéchets, d’avoir accès à des œufs gratuitement…

Mais alors comment ça marche ?

C’est une idée qui parait innovante mais c’est une idée vielle comme le monde, ce qui change ce n’est pas le poulailler mais la place que lui donne dans la ville., l’usage qu’on en a, ce qu’on construit autour comme expériences et aventures :

– Dans chaque Cocottarium sont installées des poules, de race ou sauvées de l’abattoir.
– Les habitant déposent leurs biodéchets dans des collecteurs de proximité.
– Des structures d’insertion encadrées par une équipe pédagogique tri et distribuent les biodéchets aux poules.
– Les œufs sont collectés par ces mêmes professionnels.
– Enfin, ces mêmes œufs sont distribués gratuitement dans les commerces de proximité, autour du Cocottarium.

 

Et cela peut se passer au coeur de la ville ou dans les Parcs en partenariat avec des collectivités, dans des écoles ou lycées ou au sein d’entreprises comme c’est le cas au siège Carrefour de Massy (91)

Cocottarium c’est donc à la fois :

– un outil de sensibilisation pour que les gens réagissent dans leur comportement et puisse contribuer au tri des biodéchets
– un outil de (re)connexion au vivant, qui permet aux personnes de se sentir mieux, d’être apaisés, plus sereins (et c’est prouvé !)
– un moyen d’aider les particuliers à répondre à la loi de transition énergétique qui les obligera à trier leurs biodéchets à la source d’ici 2025
– un lieu de vie, de partage, de communication où l’on se retrouve, on apprend, on se rencontre

 

Et en plus, Cocotarrium c’est un modèle économique viable et durable.

Autant vous dire que ce projet démultiplie les impacts, en faisant confiance au facture humain, à la nature et en n’utilisant beaucoup de bon sens et de choses simples.

Mais ce n’est pas tout, cet épisode passionnant du podcast économie circulaire avec Aurélie Deroo parle de :

  • des enjeux du burnout au travail et l’importance de revenir à des choses palpables, simple…
  • du corps humain et de la nature : comment s’inspirer du fonctionnement et de la richesses de ces systèmes pour construire des projets qui font sens, et qui fonctionnent.
  • on parle de la maison [éco] éco-logie et d’éco-nomie
  • on parle de la manière dont l’architecture de la ville construit également l’architecture des rapports sociaux, des rapports aux autres et aux déchets

Bref, le plein de sujets passionnants.

 

J’en profite pour faire une parenthèse en réponse à une question que je me posais depuis un moment :

Une poule, ça mange quoi ?

Tout ce que l’on peut manger en tant qu’humain, une poule le mange. Les épluchures, les pépins et les trognons (qu’on ne mange pas mais qui sont par ailleurs très digestes) et bientôt les insectes… Et en plus, les poules mangent des coquilles d’huitres très riche en calcium, et des coquilles d’œufs. Mais attention sur ce dernier point, il ne faut pas donner des coquilles « entières » aux poules, il faut ils concasser, car sinon elles s’habituent à manger leurs propres œufs ce qu’on ne leur souhaite pas.
Et bien sur, tout ce que nous ne sommes pas capables de manger cru, elles n’ont plus : les pommes de terre crues ou les peaux d’agrumes.

Merci Aurélie, bravo bravo à toi et longue vie au Cocottarium.

 

Justine Laurent

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