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Comment financer une autre agriculture ?

Blue Bees est une plateforme de financement participatif, créée par Maxime de Rostolan en 2012. Depuis 2014, Emmanuelle dirige la plateforme d’une main de maître, ce qui a permis d’atteindre les 5 millions d’euros financés depuis 2 sa création.

Avec un parcours dans la finance puis dans les études carbone chez Carbone 4, Emmanuelle a rejoint l’aventure Blue Bees guidée par ses valeurs, son expérience passée chez Nature & Découverte et son envie d’aller chercher « quelque chose de plus positif que le CO2 ». Après avoir mis en place la stratégie CO2 de Nature et Découverte, elle a travaillé chez Carbone 4 pendant 5 ans, pour aider les grosses entreprises à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Suite à ces expériences, elle a eu envie de faire des choses plus concrètes et positives : un moyen pour elle de valoriser son parcours financier pour permettre à des entreprises ou personnes de réaliser leur rêve avec un impact positif sur l’environnement.

 

Blue Bees, c’était initialement une plateforme de prêt pour les petits producteurs qui n’avaient pas accès aux moyens financiers classiques. Aujourd’hui c’est une plateforme sur laquelle on peut :

  • donner pour des associations, des évènements ou des projets (avec un reçu fiscal)
  • aider un éleveur qui nous enverra des terrines
  • donner à un apiculteur qui nous enverra des pots de miel
  • prêter 100€ à une entreprise de spiruline, avec 2% de taux d’intérêts : car BlueBees c’est aussi des projets innovants

Sur Blue Bees l’argent tourne, il y a un fond qui grossit et qui tourne. Emmanuelle par exemple a investit 3 000€ et ça a tourné 2,5 fois, donc elle a prêté un peu moins de 9 000€.

Comme vous l’avez compris, le principe de Blue Bees, c’est de financer l’agriculture de demain. En milieu rural mais aussi urbain, des vignerons, éleveurs ou agriculteurs portent des projets en faveur d’une économie et d’une alimentation plus locale et éthique et régénératrice pour les écosystèmes naturels. Et Blue Bees, leur permet des les financer.

 

 

financement participatif agriculture

La collaboration au service de projets qui font sens

Dans cet épisode, Emmanuelle nous partage très sincèrement l’aventure de la plateforme, le positionnement des banques vis à vis des projets de ce type et bien évidemment des succès story, dont l’histoire de Pierre-Louis.

Pierre-Louis, 25 ans veut reprendre l’élevage de porc familial, mais plutôt que de faire comme avant il va faire de l’élevage expansif (moins de porc) et vendre en circuit court pour le local. Comme ses parents sont dans le rouge, aucune banque ne veut lui prêter. Emmanuelle le rencontre et voit un vrai potentiel. Blue Bees lui prête 50 000€ ce qui a fait effet de levier auprès d’une banque (la Nef) qui lui a finalement prêté 100 000€.

 

L’ADN de Blue Bees c’est « une plateforme coup de cœur, qui regroupe une communauté de valeurs. » Les gens ne participent pas parce que c’est local, mais par ce que ça les touche.

 

« Je préfère avoir 10 000 personnes qui me donnent 1 euros que 1 personne qui me donne 10 000€. »

Tout le pouvoir et le principe du crowdfunding, c’est ce principe de foule, de « crowd ». Emmanuelle nous le rappelle sans oublier de préciser que cela permet de gagner en résilience mais aussi en humanité.

« Je préfère qu’il y est 100 personnes qui mettent 20 euros que 1 personne qui met 20 000€ car c’est la force de la foule qui permet de prêter sans garantie. Le fait d’avoir beaucoup de monde, c’est ça qui fait qu’on est plus fort qu’une banque. » Grâce à la foule on leur permet également d’être moins seul(e). « Souvent ils retiennent cette force et cette énergie, plus que l’argent. »

 

En 5 ans, Blue Bees a permis de préserver 210 hectares de terre, en les éloignant de tout ce qui est agriculture intensive par exemple.

La prochain étape pour Blue Bees ? Faire plus d’évènements pour réunir les gens au delà du financement.

Et peut être que demain Blue Bees permettra à des porteurs de projets d’être une référence auprès de gros industriels de l’agro-industrie. L’idée pour cela, serait d’aider l’agro-industrie à structurer des filières mais, selon Emmanuelle, ils ne sont pas encore matures.

 

Un grand merci à Emmanuelle pour son accueil, et surtout sa joie de vivre ! Un grand bravo à toi, à Maxime et à Clara !

Cet épisode vous a plu et vous souhaitez aller plus loin ?

 

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Comments (1)

  • Jean-Marie

    Prêter a un côté sympa et convivial si les emprunteurs sont obligés de donner de leurs nouvelles a même succinctes u moins trimestriellement

    Donner avec contrepartie, si on n’est pas trop moins du projet « aidé », c’est autre chose, tout en étant moins risqué, car on récupère en fait une partie de son « don ». C’est un premier chiffre d’affaires garanti pour l' »emprunteur » qui est plutôt de fait un vendeur

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