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Comment le biomimétisme inspire l’économie régénérative ?

Il est possible de concevoir et piloter des systèmes de production humains durables en s’inspirant des systèmes naturels.

 

Dans cet épisode, j’ai rencontré Emmanuel Delannoy que j’ai eu l’occasion de rencontrer pour la première fois il y a 3 ans déjà. Après avoir lu ses deux livres, et être intervenue avec lui dans certaines formations, j’ai été plus que ravie de partager le micro avec lui.

Biologiste et manager, Emmanuel a une double casquette avec un parcours aux multiples facettes. Mais que ce soit dans la finance ou les sciences, la nature a souvent été pour lui une source d’inspiration, notamment pour comprendre ou expliquer des choses complexes. Pour lui le biomimétisme, c’est à dire la manière dont on intègre la nature dans nos processus et notre manière de pensée, est un puissant outil pédagogique mais également un cadre de référence pour réfléchir aux stratégies des organisations.

 

Leafcutter Ants (Atta sp.), Sarapiqui, Costa Rica

 

Pour appliquer et faire vivre le biomimétisme, il a créé l’Institut Inspire, think tank qui réfléchissait à des stratégies qui permettaient de réinscrire le mode de développement humain dans la logique de la biosphère. Pour cela il a travaillé avec des scientifiques, entrepreneurs, économistes, sociologue, écologues…
Plus que des outils uniquement techniques, le biomimétisme offre aussi une vision et une compatibilité avec les modèles économiques. C’est cela qu’il a traduit à travers les principes de permaéconomie.

Emmanuel est aujourd’hui conférencier, formateur et consultant notamment auprès avec Pikaia, sur le sujet de la permaéconomie, un concept qu’il introduisait pour la première fois en 2015. Inspiré de la permaculture, ce concept est un cadre de référence et un ensemble de principes qui conviennent pour concevoir et piloter des systèmes de production humain durable.

 

Qu’est-ce-que la permaéconomie ?

 

Issue de la permaculture, la permaéconomie propose aux organisations de gagner en capacité d’évolution et d’adaptation pour êtres plus solides et durables. La permaéconomie, propose des principes de pensée et d’action systémique (voir loin, voir large et interagir) ainsi qu’une posture qui repose sur l’intention et les dynamiques spontanées. Cela est possible car l’idée derrière cette méthode est de comprendre son système en l’observant, poser le « vrai » problème et les interactions entre les éléments, pour mieux agir.

 

Alors que l’agriculture est la base de notre économie, la permaéconomie emprunte les principes de la conception permaculuturelle pour guider la pensée et le pilotage au quotidien à un niveau stratégique ou opérationnel.

 

Parmi les principes fondamentaux, Emmanuel en cite 5 :

  • Favoriser la diversité
  • Utiliser les bordures et valoriser les marges
  • Ne produire aucun déchet
  • Capter et redistribuer l’énergie
  • Développer des solutions lentes et à petite échelle

 

Emmanuel, cite l’exemple de Totem Mobi, une offre de mobilité à Marseille

 

Comme dit, la permaéconomie est une extension de la permaculture aux modes d’organisation et modèles économiques. Cela suppose donc que ce nouveau mode de conception et de gestion, n’est pas réservé à l’agriculture. Et Emmanuel l’illustre avec plusieurs exemples dans les domaines de l’éducation mais également de l’industrie, ou de la banque.

 

Un haricot tout seul c’est bien. Un maïs tout seul c’est bien. Un haricot et un maïs ensemble c’est mieux.

 

Le maître mot de la pensée complexe et en système, est la coopération et le partenariat. Il faut donc se détacher des seuls éléments du système et individus, et bien comprendre et agir sur les interactions plus que sur les entités. En organisation cela se traduit par a contractualisation, l’offre, la manière dont l’offre est délivrée, les canaux de relation dont l’offre est développée…

 

Agir dans le présent, pour préparer le futur.

 

Économie circulaire, permaéconomie, économie régénérative… autant de courants et de concepts pour des résultats qui se rejoignent : développer une économie productive qui a une forte capacité d’adaptation aux changements. Et cela passe par la valorisation de l’Humain, des partenariats (interactions) mais également par un autre rapport au temps; observer avant d’agir et assurer des résultats à long terme.

 

Quels conseils pour agir ?

 

Les conseils d’Emmanuel pour commencer à agir sur la résilience et la durabilité de votre organisation ?

  1. bien poser le problème, bien observer, bien croiser les regard (« un bon traitement commence par un bon diagnostic » et prendre le temps
  2. se faire accompagner, en parler à des personnes de confiance. Se faire bien entourer et onsulter différents avis.
  3. S’inspirer, s’émerveiller, regarder par la fenêtre, observer la nature et ce qui nous entoure
  4. Accepter le fait que l’on va passer par différentes étapes et être attentifs aux bourgeons latéraux. Le but atteint ne sera pas le même que fixé au départ, mais peut-être qu’il sera mieux.

 

Ce podcast vous a plu ? Vous souhaitez aller plus loin ?

 

Merci Emmanuel pour cet échange passionnant. Ami(e) auditeurs(rices), j’espère que cet épisode du podcast a réveillé en vous en plus du bon sens une envie de reconnexion au vivant et de découverte.

A bientôt !

 

Justine Laurent

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